Bien terminer ton parcours de vie - Partie 1

Cette chronique est plus pour mes amis qui sont pasteurs; toutefois, le concept s'applique à tous.  J’aurai soixante-dix ans cette année. Je suis très intentionnel dans la façon dont je veux terminer cette dernière étape.  Par malheur, ce ne sont pas tous les leaders spirituels qui terminent bien leur vie de service. Les dangers qu’affrontent les leaders chrétiens, peu importe leur origine, sont nombreux. En cours de route, beaucoup se découragent devant les difficultés. Un grand nombre cessent de croître spirituellement; d’autres, ne surmontent pas leurs insécurités et se sabotent eux-mêmes.  Malheureusement, nous connaissons tous des leaders qui, tragiquement, ont sombré dans l’immoralité, jetant ainsi le discrédit sur l'Évangile et blessant le corps de Christ.

Les statistiques démontrent que c’est une minorité de leaders qui sont fidèles et résilients jusqu'à la fin.  En fin de compte, c’est un composé de la grâce de Dieu, d’humilité et de bons choix, qui permettent de développer pleinement son potentiel et réaliser la destinée que Dieu a imaginée pour chacun.  Malheureusement, ce ne sont pas tous ceux qui débutent dans le ministère qui peuvent faire écho aux paroles de l'apôtre Paul : « J'ai combattu jusqu’au bout le bon combat. J'ai achevé ma course.  Je suis resté fidèle à ma foi. » (2 Tim. 4:7, LPV)

Le défunt J. Robert Clinton, auteur du livre « La croissance du leader », également professeur de leadership au Fuller Theological Seminary, passa plusieurs années à mener des recherches approfondies sur le développement des leaders chrétiens. Lors d'une recherche exhaustive dans la Bible, il identifia environ 1000 leaders. La plupart ne furent mentionnés que par leur nom. Il s'agissait de patriarches, de prêtres et de chefs militaires de l'Ancien Testament ainsi que des apôtres, prophètes, évangélistes, enseignants et pasteurs du Nouveau Testament. Seulement 49 personnalités réunissent suffisamment d'informations sur elles pour permettre d'analyser la façon dont elles terminèrent leur vie. 

Les résultats furent étonnants pour ne pas dire choquants. Seuls 30 % des leaders de la Bible terminèrent bien leur vie. Cela signifie que 70 % d'entre eux ne complétèrent pas le plan et la destinée que Dieu avait imaginés pour eux. Les résultats de cette étude constituent un avertissement pour les leaders chrétiens. 

Voici quatre observations que fait Clinton concernant le parcours de leaders bibliques : 

1. Peu de dirigeants finissent bien leur vie : Cette observation suggère qu'un nombre important de dirigeants dans la Bible ne maintinrent ni leur efficacité ni leur intégrité morale tout au long de leur vie. Le leadership est un parcours semé d'embûches; le fait de maintenir l'excellence sur le long terme est un exploit rare. Parmi ceux qui ont bien terminé, nous retrouvons des leaders comme Abraham, Josué, Daniel, Paul et Pierre qui gardèrent une intimité croissante avec Dieu. Ils étaient des « éternels apprenants », ne cessant jamais d'apprendre et de grandir, jusqu’à la toute fin de leur parcours.  
2. Certains leaders se sabotent eux-mêmes : Ils ont été ralentis dans leur ministère soit à cause d’un péché, du côté sombre de leur leadership ou de dysfonctions non surmontées. En dépit de leur amour pour Dieu, ils n'ont pas réalisé la pleine destinée que Dieu avait pour eux.   Les conséquences de leur désobéissance à des moments particuliers de leur leadership ont affecté leur marche avec Dieu ainsi que la fin de leurs parcours. Parmi ces leaders, nous retrouvons David qui ne put bâtir le temple et d’autres comme Josaphat et Ézéchias.
3. La présence habilitante de Dieu est l'ingrédient essentiel d'un leadership réussi : Le fait de reconnaître que l’identité d’un leader est étroitement liée à son amour pour Dieu, permet de développer une confiance en Dieu. Des leaders comme Gédéon, Élie et Salomon, ont terminé leurs parcours en mauvaise posture. La cause de leur déclin peut être rattachée à des insécurités non surmontées, un manque de courage, des côtés sombres alimentés par des tendances telles que le narcissisme. 
4. Le leadership spirituel fait la différence : Les leaders qui intègrent une dimension spirituelle à leur leadership ont un impact distinctif. Le contraire est également vrai.  Certains leaders ont été disqualifiés prématurément et écartés du leadership à cause d’un comportement déshonorable. Contrairement, à une fin de parcours honorable comme celle d'Étienne, Dieu a plutôt écarté des leaders tels que Samson, Saül, Absalom et Achab à cause de leur comportement répréhensible. Quelle tragédie lorsque Dieu doit retirer quelqu’un d’un rôle de direction qu’Il lui avait destiné parce qu’il s’est disqualifié.  C’est une honte personnelle pour le leader et les effets négatifs sont souvent ressentis sur tout le Royaume de Dieu. 

Bref, selon les recherches de Clinton, seulement un leader sur trois s’est laissé vraiment « moulé » par Dieu.  Les scandales impliquant des leaders chrétiens aujourd'hui indiqueraient que la situation ne s'est pas améliorée. 

Comme j’ai mentionné plus tôt, c’est un composé de la grâce de Dieu, d’humilité et de bons choix, qui permettent de développer pleinement son potentiel et réaliser la destinée que Dieu a imaginée pour chacun.  Il est donc possible de bien terminer son parcours de vie.

Je poursuivrai, la semaine prochaine, avec six obstacles majeurs qui causent la chute de plusieurs leaders. Après quoi, je terminerai avec des suggestions pour bien finir son parcours de vie.