Bien terminer ton parcours de vie - Partie 3

Voici la dernière chronique de la série « Bien terminer son parcours ».  Dans un article intitulé « The Mantle Of The Mentor », le Dr Robert C Clinton auquel j’ai fait référence lors de ma première chronique, dévoile cinq caractéristiques présentes dans la vie de leaders efficients qui terminent bien leur parcours de vie.  Les voici :

1.  Une perspective de continuité et de pérennité

Les leaders efficients envisagent leur ministère actuel dans la perspective d'une vie entière de leadership.  Les différentes opportunités de leadership sont ponctuelles; cependant, le développement et la progression du leadership s’opère dans une perspective de continuité et de pérennité. 

2.  Des moments de “rafraichissements” spirituels

La plupart des leaders efficaces ont eu besoin, à différents moments de leur vie, d'expériences de renouvellement. Il semble que certaines périodes sont plus significatives que d'autres en termes de renouvellement. Selon les recherches du Dr Clinton, il appert que dans la société occidentale, la mi-trentaine début quarantaine et la mi-cinquantaine sont des périodes plus propices pour ce renouvellement.

Au cours de ces périodes critiques, on observe souvent chez ces leaders un laxisme au niveau de leur discipline et/ou une tendance à plafonner et à s’appuyer sur leurs expériences passées et sur leurs compétences acquises.   Il n’est pas rare non plus qu’il y ait un sentiment de suffisance concernant leurs réalisations passées et que le choix de nouvelles orientations soit biaisé. Une ouverture à vivre un temps de rafraichissement s’avère un choix judicieux pour se recentrer dans sa destinée. 

3.  La discipline spirituelle

Les dirigeants ont besoin de discipline, en particulier spirituelle car elle les pousse à rechercher l’intimité avec Dieu.  Deux auteurs reconnus pour leurs écrits sur le sujet sont :

1. Dallas Willard avec son livre intitulé :« The Spirit of the Disciplines» et
2. Richard Foster qui a écrit « Celebration of Discipline». 

 C’est un fait que nous devons protéger notre vie intérieure en maintenant une communion avec Dieu. Les disciplines spirituelles sont également utiles au développement d’une saine spiritualité Nous pouvons les diviser en trois groupes distincts:

1. Les disciplines « internes » telles que : le jeûne, la méditation, la prière, l’étude la contemplation.
2. Les disciplines « externes » comme la simplicité, la solitude, la contemplation, la soumission et le sabbat
3. Les disciplines « corporatives » tels que la confession, l’adoration, la célébration et le discernement.

Ces pratiques sont des activités qui les trois dimensions de l’être humain, soit le corps, l’âme, et l’esprit.  Elles deviennent des « habitudes » de vie qui prédisposent à une véritable transformation de la personne de « l’intérieur vers l’extérieur ».

L’apôtre Paul était dans la cinquantaine lorsqu’il a écrit dans sa première lettre aux corinthiens 9 :27 « Je malmène (discipline) mon corps… de peur qu’après avoir prêché aux autres, je ne sois moi-même disqualifié.»

4.  Une attitude d’éternel apprenant

Dans le premier chapitre de mon livre « Maximisez votre potentiel », je mentionne que les éternels apprenants sont assoiffés d’accroitre leur connaissance, leur sagesse, afin d’expérimenter une transformation dans tout leur être.  « Étant à « l’écoute » des précieux conseils de la Parole de Dieu, l’éternel apprenant permet d’accroitre sa sagesse en discernant le vrai du faux. Il s’approprie ainsi des principes fiables, sages et applicables au quotidien.  Seuls les éternels apprenants vivant dans une soumission volontaire à Dieu profitent de la vie avec « assurance… sans craindre aucun mal[1]. » (Prov. 1.33)

Les expériences difficiles, les crises et les conflits deviennent un terrain d'entraînement fertile et d’apprentissage. La réussite de ces épreuves souvent initiées par Dieu se traduit souvent par une augmentation de la bénédiction et de la faveur de Dieu sur le leader en augmentant son champ d’influence. L'échec conduit à un apprentissage correctif et souvent à un ralentissement du processus de développement.  Une perspective de pérennité et une attitude d’éternel apprenant sont essentiels pour bien terminer sa vie.

5.   Le mentorat

L’ancien vice-président (et chrétien) de la chaine de restaurant Waffle House écrit : « Un excellent mentor peut aider un leader émergeant à contribuer immédiatement et, en même temps, éviter les erreurs qui pourraient le ralentir en nuisant à sa progression dans une organisation. », il ajoute, « Pour les jeunes, qui disent constamment que le développement est une priorité absolue, cela pourrait bien être la solution miracle. »

Au cours de mes 50 ans de ministère, j’ai pu constater que les leaders chrétiens ayant bénéficié d’un mentor ont démontré une vie mieux équilibrée. Ils ont expérimenté une progression beaucoup plus rapide dans leur domaine de compétence.   Robert Clinton dit dans « The Mentor Handbook » que « Les dirigeants efficients qui terminent bien leur parcours ont eu de dix à quinze personnes importantes qui les ont accompagnés en les conseillant à un moment ou l’autre de leur vie. »   Je suis tellement reconnaissant pour les excellents mentors qui ont investi dans ma vie.  

Pour conclure, une suggestion qui t’aidera à bien terminer ta vie est de trouver un mentor qui te gardera imputable dans ta vie spirituelle. Il te mettra en garde pour éviter certains écueils le long de ton parcours et te permettra de bien évoluer tout au long de ta vie.  En réfléchissant sur ces cinq facteurs, je t’encourage à être proactif en prenant des mesures pour les mettre en œuvre maintenant dans ta vie.  Car, c’est possible et même souhaité par Dieu que tous les enfants de Dieu terminent bien ta vie.

[1] PIERRE BERGERON, Maximisez votre potentiel : 31 principes clés des Proverbes pour réaliser votre destinée, Québec, Éditions Inspiration, 2023, p. 2