Que réalises-tu, un travail, une carrière ou ta destinée ?

destinée Dec 26, 2021

Bonne question n’est-ce pas?  Il y a tellement de personnes qui vivent pour un « travail » ou une carrière et peu vivent en fonction de leur destinée.  Pour illustrer cette question, je vais te raconter mon histoire.

 

En terminant mon secondaire, j’avais le désir de « servir Dieu et mon pays dans les Forces armées canadiennes », mais je ne savais pas quelle forme prendrait ce désir. À la fin de mes études théologiques, j’étais marié, père de famille et un jeune pasteur inexpérimenté.  Dans mon rôle pastoral, comme je n’avais qu’une maigre allocation pour mon travail, j’ai donc continué à travailler deux jours semaine dans la construction (merci à Roger Bisson). J’aimais la menuiserie, mais ce n’était pas une passion, c’était un gagne-pain qui me permettait de combler nos besoins essentiels. 

 

À l’âge de 23 ans, j’ai commencé à discerner ma mission de vie, ma destinée.  Dans un temps de prière et de méditation, j’ai compris que ma destinée était d’être un défricheur, un pionnier et d’ouvrir la voie pour d’autres.  À 28 ans, je suis devenu le premier pasteur francophone à superviser les églises du Québec pour ma communauté de foi. J’ai également mis sur pied le réseau de distribution de livres en français pour Vida au Canada pour ne citer que deux exemples.  Progressivement, j’ai compris qu’une autre dimension de ma destinée était d’être « sel et lumière » dans ce monde fade et enténébré, bref, d’être un influenceur.  Pendant plus de 20 ans, j’ai eu l’occasion de relever plusieurs défis de leadership au sein de ma dénomination.  J’aurais pu faire « carrière » avec celle-ci et me retirer à 65 ans.  Par contre, parce que j’avais compris que ma destinée était d’être un défricheur, un influenceur et d’ouvrir une voie pour d’autres, je ne pouvais me contenter de ce chemin tout tracé.

 

En 1993, j’ai eu l’opportunité de devenir le premier aumônier pentecôtiste réserviste dans les Forces armées canadiennes (FAC).  En 1996, à 42 ans, je quittais mes fonctions de dirigeant dans ma dénomination pour devenir aumônier militaire à temps plein.  Cette décision m’a permis (22 ans plus tard) de réaliser mon désir de « servir Dieu et mon pays ».  Plusieurs de mes collègues n’ont pas compris ce changement radical de carrière et pensaient que j’étais en dépression ou en épuisement professionnel. Dans la normalité, on ne quitte pas un poste dans un domaine où on excelle pour commencer dans un milieu tout à fait inconnu et dans lequel tu as tout à prouver.  Pourtant, quand j’ai quitté les FAC en 2013, (l’âge obligatoire de retraite est 60 ans) j’étais commandant du Centre-école des aumôniers et les FAC s’étaient enrichies de 58 aumôniers évangéliques. Encore une fois, j’avais réalisé ma destinée comme défricheur, d’ouvrir la voie pour d’autres, tout en influençant grandement cette organisation.  J’aurais pu continuer et faire « carrière » dans la fonction publique et augmenter ma « pension » pour la retraite, mais ce n’était pas ma destinée.  Je suis un défricheur, un pionnier, un influenceur et non un fonctionnaire.

 

Deux ans avant de quitter les FAC, j’ai compris que ma destinée pour la prochaine saison de ma vie inclurait encore ces caractéristiques, mais que ce serait en contribuant à bâtir une communauté bienveillante de leaders qui feraient une différence dans la francophonie.  Je suis reconnaissant d’avoir développé un programme de mentorat pour les pasteurs et d’avoir lancé une plateforme virtuelle de formation de leadership. 

 

Donc, pour résumer je dirais que nous avons une possibilité de trois choix :

  1. Un travail qui sera notre gagne-pain
  2. Une carrière dans laquelle on progresse jusqu’à notre retraite, ou
  3. La réalisation de notre destinée qui se clarifie durant notre « parcours », utilisant notre gagne-pain et carrière en traversant les diverses saisons de notre vie tout en développant et maximisant le potentiel que Dieu a déposé en nous, et ce jusqu’à notre dernier souffle.

 

Ceci dit, chacun est « destiné » à une vie significative : « Car je connais les projets que j'ai formés sur vous, dit l'Éternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l'espérance ».[1] Pourtant, plusieurs n’y arrivent pas, parce qu’inconscients de leur destinée, ils sont incapables de saisir les opportunités qui se présentent à eux. 

 

Je crois que notre destinée se clarifie tout au long de notre parcours de vie. Elle débute avec des aspirations, des passions et des dons dont Dieu nous a gratifiés.  En ce moment, je planche sur le développement d’une formation pour accompagner les croyants dans la découverte de leur potentiel inexploité, clarifier leur mission de vie afin qu’ils  réalisent leur destinée. Car, je suis convaincu qu’il y a une raison pour laquelle chacun de nous a été créé « pour un temps comme celui-ci ».

 

Merci du privilège de t’accompagner dans ta réflexion et ton développement.

 

[1] Jérémie 29.11 (LS)

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