Cinq fautes majeures qui ont causé des pertes énormes dans la vie des leaders

La semaine dernière je partageais la première partie d’une chronique intitulée « Bien terminer ton parcours de vie ». 

 Cette semaine je poursuis, en parlant de ce que j’ai été à même d’observer au cours de mes 50 ans de ministère. Il y a quatre fautes majeures et un trouble particulier qui ont causé des pertes énormes dans la vie des leaders quel que soit leur statut.  Elles ne sont pas seulement l’apanage des leaders spirituels, j’ai remarqué ces mêmes écarts et défauts dans la vie de leaders représentant différentes sphères de la société.

1. L'inconduite sexuelle

Dire que nous vivons dans une société hypersexualisée n’est pas charrié.  Dans le chapitre 7 de mon livre Maximisez votre potentiel[1], je mentionne que « personne n’est immunisé ou à l’abri d’une chute morale.   L’immoralité sexuelle utilise les sens, les passions et notre besoin de se connecter à l’autre pour encourager une sexualité débridée telle que décrite dans Proverbes 7. 18 : « Enivrons-nous d’amour jusqu’au matin et livrons-nous aux jouissances de la passion. »  Mais attention, une vie qui est à la merci de ses pulsions sexuelles sera toujours insatiable et mènera ultimement à des expériences destructrices à tous les niveaux. » Trop de leaders contemporains ont été la cause de scandales énormes parce qu’ils n’ont pas su maitriser leur sexualité. La sexualité non contrôlée est comme un cheval qui n’a pas de bride, il est beau à regarder mais il ne fait que des ravages. 

2. L'abus spirituel et l’abus de pouvoir

La définition de l'abus spirituel est de profiter d'une personne qui a besoin d'aide, de soutien, de valorisation en essayant de la contrôler en la manipulant et en l’empêchant d’exercer son libre choix. Il y a abus spirituel lorsque qu’une personne en autorité profite de sa position ou de ses convictions croyances pour imposer sa volonté tout en fragilisant l’individu qui est sous sa responsabilité. Il utilise des paroles et des actions qui dénigre ou abaisse l’individu en vue de l’affaiblir dans son identité et le rendre dépendant de lui.

 Il y a abus de pouvoir et d’autorité quand le leader exerce son pouvoir, son autorité ou sa notoriété sur ses subordonnés / membres au-delà de ce qui est stipulé dans le code de déontologie de toute organisation ou association.  L’abus de pouvoir implique une forme de manipulation, de domination qui dénie à l’autre l’expression de sa liberté.  Ce style de leadership reflète davantage celui d'un « mercenaire » que celui d'un « berger », tel que modelé par Jésus.

3. Un usage illicite des ressources d’un ministère ou d’une organisation

Trop de leaders sont négligents dans la gestion de leurs finances et souvent, la cupidité motive leur comportement.  L’utilisation des ressources ou matériel d’une église ou d’une organisation/entreprise pour des raisons personnelles (sans la permission de l’organisation) est en fait un vol.  Malheureusement, les coupables rationnalisent souvent leurs gestes en disant : « Dès que je le pourrai, je vais remettre à l’organisation ce que j’ai pris. » Malheureusement, cela n’arrive que très rarement.

4. L'orgueil

Le succès, les applaudissements et les ovations peuvent monter à la tête et ouvrir la voie à l’orgueil qui est tout à fait destructeur chez un leader. L'égocentrisme peut s'installer et conduire à de mauvaises décisions et à des comportements inappropriés. L'auteur et théologien C.S. Lewis l’explique très bien dans ce qu’il a écrit: « Le mal absolu est l'orgueil. L'inconduite, la colère, la cupidité, l'ivrognerie et tout le reste ne sont que des piqûres de puces en comparaison.  L'orgueil conduit à tous les autres vices : c'est l'état d'esprit le plus contraire à Dieu....... C'est l'orgueil qui a été la cause principale de la misère dans toutes les nations et dans toutes les familles depuis que le monde a commencé[2].

5. Le narcissisme

Sache que je fais la distinction entre l’orgueil et le narcissisme.  Combien d’organisations et d’églises ont été sévèrement endommagées ou détruites par des leaders narcissiques; ils les ont menés dans des projets grandioses qui allaient bien au-delà de leurs moyens. Ces leaders avaient tout simplement besoin d'une plate-forme pour se « prouver » qu’ils étaient des leaders de grande importance avec leurs projets de grande envergure. 

Souvent, le ministère et la foi fournissent la justification nécessaire pour les visions grandioses et les projets risqués supposément, pour réaliser le travail du royaume de Dieu. L'Église et les organisations chrétiennes sont des terrains fertiles pour ceux qui ont la graine du narcissisme. Tragiquement, plusieurs personnes qui suivent ces leaders narcissiques ont la certitude que tous ces projets servent vraiment à la gloire de Dieu.  S’ils perçoivent quelques anomalies ou malaises, ils se sentent mal et n’osent pas contester ou confronter ce leader.  Mon conseil pour confronter un tel leader serait de bien s’entourer avec des personnes ayant l’autorité nécessaire sur lui.  Car ce denier vit dans le déni de la toxicité de son comportement et il est tout à fait insensible face aux effets néfastes de son comportement sur les autres.

Pour conclure 

Il est important de noter que chaque faute est reliée à des problèmes de caractère et de carences émotionnelles et non à un manque de compétences professionnelles. Le manque d'intégrité et les valeurs personnelles sont donc au cœur du problème de ces leaders.

L’exception est le narcissique qui se caractérise par une tendance omniprésente à la grandiloquence, au besoin d’adulation et au manque d’empathie.

La semaine prochaine j’aborderai quelques éléments qui contribuent à aider un leader à bien terminer son parcours de vie.

[1] Voici le lien pour la maison d’édition pour te procurer une copie

[2] C.S. Lewis, Mere Christianity, New York, Simon & Schuster Touchtone edition, 1996, p 109, 111