Savoir accompagner les plus jeunes!
Mar 12, 2024Comme je suis dans ma septième décennie, il m’arrive de temps à autre de réfléchir au rôle des aînés dans une société. Je connais des ainés qui refusent de reconnaître leur saison de vie et qui veulent continuer à diriger comme s’ils avaient encore 40 ans. C’est le cas par exemple du président des États Unis, Joe Biden, qui à 81 ans, se présente pour un deuxième mandat.
J'ai récemment lu un article au sujet de Marcus Tallius Cicero qui fut homme d'État, juriste, érudit et philosophe romain. Il fut reconnu comme l’un des plus grands orateurs du premier siècle avant Jésus-Christ et malheureusement, il fut assassiné à l’âge de 63 ans.
Dans les derniers jours de sa vie, il écrivit une lettre ouverte intitulée De officis à son fils sur les responsabilités qui incombent à une personne intègre. La « lettre » laissait des conseils sur les devoirs du jeune homme, mais aussi sur la manière de vivre la deuxième partie de sa vie.
Il écrit : « Les personnes âgées... devraient diminuer leurs travaux physiques ; mais leurs activités mentales devraient être accrues. Ils devraient aussi s'efforcer, par leurs conseils et la sagesse pratique qu’ils ont acquise, à rendre autant de services que possible à leurs amis, aux jeunes et surtout à l'État. »
Cicero avait trois croyances à propos de l'âge :
- Primo, une personne d’un certain âge doit se consacrer au service des autres et de l’État et non perdre son temps en futilités.
- Secundo, le plus grand cadeau rattaché à un âge avancé est la sagesse; l'apprentissage et la réflexion créent une vision du monde qui peut vraiment enrichir les plus jeunes.
- Tercio, une capacité naturelle inhérente à ce stade de vie est de conseiller et d'enseigner aux autres, non dans l’intention d’accumuler des récompenses comme l'argent, le pouvoir ou le prestige mais en toute libéralité et bienveillance.
J’aime bien cette philosophie de vie. Parvenu à un âge certain, l’objectif n’est pas de vivre en essayant d’en faire plus ni de se réinventer. Notre entourage n’a pas à essayer de trouver des emplois pour ainés mais plutôt d’essayer de glaner la sagesse et l'expérience de ces personnes qui ont fait face à toutes sortes d’obstacles et de défis, commis plein d’erreurs et qui ont conservé leur équilibre et leur joie de vivre. Nous devrions trouver des « espaces » pour que ces vies riches en vécu puissent accompagner des jeunes gens AVANT qu'ils ne commettent des erreurs facilement évitables.
Voici un conseil que je m’applique. Ne dit pas aux plus jeunes : « Voici ce que tu devrais faire! » ni « dans mon temps… ». C’est tellement plus constructif et moins prétentieux de simplement dire : « Voici mon expérience et ce que j’en ai conclu; tu peux toujours utiliser cette information pour nourrir ta réflexion. »Au lieu de m’imposer, je partage ma connaissance et mon expérience à qui veut bien l’entendre. Je m’efforce d’être un éternel apprenant qui nourrit la réflexion de plus jeunes leaders qui sont pris dans de multiples activités et qui n’ont pas toujours le temps de s’arrêter comme moi.
Bref, je refuse de rester accroché à une fonction ou de nourrir des regrets parce que je n’occupe plus un poste de direction. Je prends plaisir à saisir toutes les opportunités pour « accompagner » les plus jeunes leaders et je me réjouis de les voir à leur tour entrer dans leur destinée et de pleinement la réaliser. Je trouve la vie moins stressante et plus satisfaisante en me concentrant sur « être » plutôt que de faire. Je laisse le « faire » aux plus jeunes.
Et toi, si tu es un(e) ainé, que fais-tu ? Si tu es un jeune leader, de quelle manière aimerais-tu être accompagné par un ou une ainée ?
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